dimanche 2 décembre 2012

Désertification : plus de synergies entre les Conventions pour répondre aux besoins des communautés !

 Le changement climatique et la dégradation des terres sont parmi les nouveaux défis qui s’imposent à l’agriculture et à la sécurité alimentaire des populations en zones arides. Dans la situation particulièrement difficile de l’Afrique subsaharienne, on estime que la surface des terres arides et semi-arides sujettes à la désertification devrait croître de 30 % entre 2000 et 2020. Toutefois, c’est la baisse importante de la productivité et la variation des régimes des pluies qui vont aggraver la situation et diminuer les rendements des cultures pluviales, tendance confirmée aussi par le dernier rapport du GIEC.
Face à ce phénomène, des initiatives sont en place dans les pays touchés d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine pour la survie des communautés locales en zones arides, et visent :
- Le développement agricole  et la résolution du problème de la sécurité alimentaire: Pour faire face aux problèmes alimentaires, les pays ont développé des politiques agricoles basées sur l’amélioration de variétés locales (niébé, sorgho, etc.), l’accroissement de la productivité de l’élevage, le maraîchage, la maîtrise de l’irrigation.
- La conservation et la protection des ressources naturelles, à travers le reboisement, la valorisation de plantes médicinales, la gestion communautaire de forêts et la vente des produits de cueillette, etc.
- La gestion des ressources en eau avec le développement des aménagements hydro-agricoles, l’aménagement de retenues d’eau, la mise en place de systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, etc.
- La mise en place de systèmes d’information, la promotion de l’éducation environnementale et la sensibilisation des populations aux exigences de leur milieu etc. Le renforcement des capacités des populations locales contribue aussi à une meilleure gestion de l’environnement.
- L’utilisation rationnelle de l’énergie car l’accroissement des besoins en biomasse-énergie dans les pays touchés et la hausse des prix du gaz butane engendrent une forte pression sur les ressources forestières. Les gouvernements sont amenés à favoriser l’utilisation des énergies renouvelables et ou alternatives, entre autres, pour l’éclairage et le pompage de l’eau.
Ces activités menées dans le cadre de la lutte contre la désertification permettent de répondre aux besoins d’adaptation urgents aux impacts du changement climatique, identifiés par les pays les moins avancés (PMA), et de réduire les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en promouvant la gestion durable des terres et des forêts permettant de séquestrer le carbone, en en facilitant l’accès aux énergies renouvelables.
Bien que leurs méthodes et leurs approches soient différentes, les programmes des conventions CCNUCC et UNCCD partagent un objectif commun: celui d’améliorer les conditions de vie des populations vulnérables et pauvres touchées par la désertification et le changement climatique. Pour parvenir plus rapidement à cet objectif et avec les moyens financiers existants, les pays doivent créer des synergies entre ces Conventions. Dans ce contexte, de grands projets régionaux tels que l’initiative de la Grande Muraille Verte du Sahara et du Sahel ne seraient ils pas une opportunité à saisir pour réaliser cette synergie nécessaire  et  répondre  ainsi aux enjeux du changement climatique, de la dégradation des terres et de l’insécurité alimentaire ?

Emmanuel S. Seck, ENDA
Stéphanie Faure, GTD/RéSaD

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire